Générosité : la confiance dans tous ses états !
L’Observatoire du Don en confiance livre son rapport d’analyse sur la confiance, qui apparaît « en berne malgré la forte mobilisation du secteur associatif ». Fruit d’une étude réalisée du 14 au 20 septembre 2020 auprès d’un échantillon de 2 002 personnes représentatives de la population française de plus de 18 ans, ce rapport déroule six grands axes.
Confiance versus défiance
Les Français ont généralement une tendance à la défiance et n’accordent pas facilement leur confiance (56 %). Et à l’heure de cette crise inédite, les associations et fondations ne sont malheureusement pas épargnées par cette baisse de confiance (-16 points par rapport à 2018). Toutefois, cette baisse n’est pas identique au sein des différentes catégories de la population (donateurs réguliers, donateurs occasionnels et non-donateurs). En outre, le manque de confiance quant à l’utilisation des fonds délivrés aux associations et fondations demeure le premier frein aux dons (68 % en 2020 contre 62 % en 2019). Sont également évoqués le manque d’argent (56 %), le sentiment de déjà contribuer par ses impôts ou d’autres actions quotidiennes (37 % et 29 %), le manque de connaissance du sujet (26 %) ou encore le fait de ne pas savoir quelle cause choisir (21 %). Enfin, il apparaît que pour plus d’un Français sur deux, le fait d’avoir des preuves concrètes est le principal vecteur de confiance dans une association ou fondation (55 %), bien avant la notoriété et l’image de la structure (30 %).
Paradoxe de la confiance
Les Français font plus confiance aux associations ou fondations s’agissant du suivi dans le temps de la cause soutenue ou de l’utilisation des fonds collectés. Néanmoins, les cagnottes de particuliers en ligne, globalement bien connues des Français (67 %), disposent d’une grande notoriété chez les donateurs (73 %). Ces derniers leur accordent ainsi plus facilement leur confiance, notamment sur leur capacité à sensibiliser les plus jeunes (35 % pour une cagnotte en ligne contre 29 % pour une association ou fondation) et à lever des fonds rapidement (45 % contre 25 %).
Impacts du Covid-19
Si les Français ont vu dans la crise sanitaire une incitation à « être plus soucieux de leurs proches » (78 %), ils disent également avoir été incités à « être plus repliés sur eux-mêmes » (61 %). Autre constat mitigé, l’action des associations a été trop peu perçue pour renforcer le niveau de confiance.
Transparence
La transparence est souvent présentée comme un moyen de renforcer la confiance, de développer les comportements vertueux, et l’étude enseigne qu’un Français sur deux est prêt à partager des informations concernant sa vie professionnelle. Mais peu sont prêts à cette transparence quant à leur situation financière, leur vie personnelle ou encore leur vie sentimentale. De plus, près de deux tiers des Français estiment que la transparence de ces informations ne changerait rien à leur façon d’agir et ne les pousserait pas forcément à être plus honnêtes.
Contrôle
La croyance en l’existence d’un organisme de confiance chargé de contrôler l’action des associations et fondations est assez élevée chez les Français (45 %) et encore plus chez les donateurs réguliers (56 %). Et « l’instauration de la confiance reste un prérequis au don » puisque, selon les trois quarts des Français, un organisme de confiance permettrait de limiter les abus ou les scandales concernant les associations ou fondations, ou encore d’améliorer les pratiques et la gestion au sein desdites structures, cette part étant plus importante chez les donateurs réguliers.
Donateurs
Les non-donateurs déclarent en plus grande part « accorder difficilement » leur confiance aux associations et fondations. Pour autant, et cela se veut rassurant, ce constat n’est pas partagé par les donateurs réguliers qui, malgré leur recul de 4 %, « font confiance aux associations et fondations », qui plus est « pour lutter contre les grandes causes sociales et sociétales ».
Don en confiance, Viavoice, « Observatoire du Don en confiance – Rapport d’analyse », oct. 2020 ; Don en confiance, communiqué de presse, 9 nov. 2020


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