Economie et emploi : 40 milliards d'euros attendus de Bruxelles
La mise en œuvre du plan « France Relance », qui vise à répondre à la crise sanitaire actuelle et à ses conséquences sur l’économie et l’emploi, nécessite une enveloppe globale de 100 milliards d’euros sur deux ans, dont un tiers a déjà été débloqué par l’État. Pour financer une partie du plan, la France devrait recevoir des fonds européens du plan « Next Generation EU » doté de 750 milliards d’euros, qui repose sur l’émission d’une dette commune des 27 États membres. Le 28 avril 2021, le ministre de l’Économie a sollicité de la Commission européenne l’attribution de la totalité de l’enveloppe pour la France, dénommée « Facilité pour la reprise et la résilience » (FRR), soit 40 milliards d’euros… Mais au micro d’Europe 1, le 26 avril dernier, il a fait savoir que seulement 5 milliards pourraient être débloqués non pas avant l’été, comme il l’espérait, mais peut-être à la rentrée de septembre. Le problème est que 10 États membres n’ont pas encore approuvé le plan européen et aucune somme ne peut donc être décaissée.
Un rapport, de plus de 700 pages, expose les objectifs principaux et la cohérence du plan de relance, décrit les réformes et investissements et détaille sa mise en œuvre et sa complémentarité avec des dispositifs existants.
Environnement et numérique
Le plan national de relance et de résilience comprend des mesures visant à moderniser l’économie française et à stimuler l’innovation. Cette ambition se concrétise par un quatrième programme d’investissements d’avenir pour accélérer l’innovation dans des technologies telles que le numérique, les industries culturelles et créatives, l’enseignement numérique ou les technologies vertes. À titre d’exemple, une enveloppe de 185 millions d’euros est demandée au titre de la transition écologique, réforme majeure qui nécessite des moyens importants. Les fonds dédiés du plan de relance permettront de faire avancer concrètement des projets visant la biodiversité sur les territoires et la prévention des risques en assurant, pendant la durée de la crise, le maintien des compétences, notamment des entreprises ou associations gestionnaires de sites.
Emploi et insertion
La chute du taux d’emploi due à la crise a été largement atténuée par les politiques de soutien à l’emploi, au premier plan desquelles figure l’activité partielle. La crise sanitaire, en induisant un fort ralentissement, voire l’arrêt de différents secteurs de l’économie, a déséquilibré de nombreux employeurs et menace massivement l’emploi. Le plan de relance a pour objectif d’accélérer, via des investissements publics d’ampleur, les transitions écologique et numérique, mutations économiques facilitées par les transitions professionnelles mises en place pour renforcer la productivité de l’économie française. Cependant, la crise a mis en évidence la faible digitalisation de la formation professionnelle ainsi qu’une fracture numérique qui exclut nombre de bénéficiaires potentiels. La transformation et le renforcement de la formation professionnelle, déjà largement engagés par la loi « Avenir professionnel » (L. n° 2018-771 du 5 sept. 2018, JO du 6), constituent donc un enjeu social et économique majeur, notamment pour soutenir l’emploi dans les secteurs d’avenir (écologie, numérique) et pour réduire les inégalités socioprofessionnelles. C’est donc par la formation professionnelle que passera la relance, constat qu’opère également le Conseil d’orientation pour l’emploi (COE) dans son rapport portant sur les conséquences de la crise sur le marché de l’emploi.
Le coût estimé pour la sauvegarde de l’emploi, l’insertion des jeunes, le travail des personnes handicapées et la formation professionnelle est de 11,3 milliards d’euros, dont 7,5 milliards qui devraient être financés par la FRR. Pour les jeunes, les aides seront redistribuées en fonction des besoins dans le cadre du plan « #1jeune1solution ». Ainsi, par exemple, 40 millions d’euros sont attendus pour la création de 2 500 emplois dans les associations sportives et 317 millions d’euros sont demandés – sur un budget de 685 millions – au titre des parcours emploi compétences (PEC) jeunes.
Plan national de relance et de résilience, 27 avr. 2021 ; France Stratégie, COE, « Un an de crise sanitaire : état des lieux du marché du travail et enjeux pour la relance », 26 avr. 2021


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