La générosité des Français à la loupe
La Fondation de France a publié la deuxième édition de son « Panorama national des générosités », qui s’appuie sur des données récoltées en 2019 et permet de dégager les principales tendances de la philanthropie en France.
D’une manière générale, les dons des particuliers poursuivent la direction entamée en 2018 suite à la réforme de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) qui est devenu l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) : le montant global des dons est en progression malgré une baisse du nombre de donateurs. En effet, les dons déclarés dans le cadre de l’impôt sur le revenu s’élèvent à près de 2,8 milliards d’euros en 2019, ce qui représente une augmentation de 5 % par rapport aux chiffres recueillis en 2015. Pourtant, le nombre de foyers fiscaux concernés est passé de 5,7 millions en 2015 à 4,9 millions en 2019. Cette baisse est donc compensée par un don moyen plus important, qui passe de 450 euros à 560 euros sur la même période. Par ailleurs, les dons non déclarés représentent 745 millions d’euros, dont 372 millions d’euros de dons aux cultes.
La générosité des particuliers se traduit également par une progression continue des libéralités (legs, donations, assurances-vie) depuis 2007. Contrairement aux dons courants, principalement affectés à des organismes humanitaires ou religieux, les libéralités sont plus souvent dirigées vers des structures actives dans la recherche ou la solidarité.
La générosité des entreprises, principalement matérialisée par le mécénat, confirme sa progression exceptionnelle avec des dons qui ont plus que doublé entre 2010 et 2019, pour atteindre 3,5 milliards d’euros. L’étude relève notamment que les dons des entreprises de moins de 10 salariés ont triplé au cours de cette même période, et même si les grandes entreprises demeurent les principales contributrices au mécénat en France, leur part ne représente plus que 54 % du montant global contre 62 % en 2010.
Les canaux de collecte évoluent aussi, mais les plus traditionnels restent ceux qui attirent les montants les plus importants : les collectes populaires représentent 110 millions d’euros. Les divers modes de collecte en ligne, pourtant en pleine expansion, ne parviennent pas à rivaliser avec ces montants, le crowdfunding ne s’élevant par exemple qu’à 13 millions d’euros en 2019. En parallèle, les dons en nature (nourriture, vêtements, biens matériels, etc.) restent une ressource majeure pour les associations, qu’on estime au minimum à 598 millions d’euros.
Observatoire de la philanthropie – Fondation de France, « Panorama national des générosités », 2e éd., sept. 2021

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